Les influenceurs fictifs, nouveaux chouchous des marques

L’Intelligence Artificielle débarque et vient bouleverser les règles du jeu du monde de l’influence. De nombreux profils fictifs émergent à travers le monde et cumulent des communautés de plusieurs millions d’abonnés. Alors, nouvel avenir du marketing d’influence ou tendance éphémère ?

Hello You,

Il y avait déjà le conjoint virtuel, voilà maintenant l’influenceuse virtuelle ! Le débat sur les enjeux liés à l’influence et à l’éthique (business des fakes news, transparence sur les partenariats, etc…) émerge à peine que déjà de nouvelles formes d’influence apparaissent. L’une d’elles ? Elle se nomme Rozy et cumule déjà plus de 70 000 abonnés sur Instagram. C’est une influenceuse coréenne 100% fictive, qui a pourtant tout d’une personne réelle. Photos de voyage, découvertes culinaires, conseils de mode… On y retrouve tous les codes de l’influence telle qu’on l’a connaît aujourd’hui. Un phénomène troublant que Passion Media a décortiqué pour vous. 

Une influence fictive créée de toutes pièces par une société

Derrière la désormais incontournable Rozy, il y a d’abord la société sud-coréenne Sidus Studio X. Oui, c’est cette équipe qui est à l’origine de ce concept : recréer le profil d’une influence idéale de 22 ans vivant en Corée. Et pendant plus de 3 mois, les internautes n’y ont vu que du feu. Et pour cause, il était presque impossible de discerner le vrai du faux. D’ailleurs, ce n’est qu’en décembre dernier que l’entreprise a révélé la vraie identité de Rozy. Et pourtant, pas de scandale suite à cette annonce. Non, les fans n’ont pas pour autant fui le compte, bien au contraire. La communauté de Rozy continue de grandir, et de générer un chiffre d’affaires de plus en plus important. 

Un marketing d’influence qui séduit

Le concept semble séduire les marques. Rozy a récemment signé deux contrats pour des publicités et 8 autres contrats exclusifs devraient arriver d’ici la fin d’année. Elle a également réalisé plus d’une centaine de partenariats avec des marques mises en avant sur son compte (parfums, cosmétiques, boissons, alimentations, voyage etc…). Tous les secteurs semblent mordre à l’hameçon. 

Un phénomène sans précédent à travers le monde 

Et ce n’est pas un phénomène qui se limite à l’Asie. Ce type d’influenceur émerge un peu partout. On pourrait par exemple parler de Lil Miquela, une influenceuse brésilienne “vivant” à Los Angeles qui cumule pas moins de 3 millions d’abonnés sur Instagram. Il y aussi Shudu, un mannequin virtuel qui cumule déjà 218 000 abonnés sur Instagram, et se présente comme la première mannequin virtuelle au monde. En Corée du Sud, il y a aussi un nouveau groupe de K-Pop (Eternity de son petit nom) qui est composé… de musiciens virtuels. Ils ont d’ailleurs déjà sorti 2 clips, qui ont rencontré un franc succès. 

IKEA, pionnière sur la thématique des influenceurs virtuels 

Et d’ailleurs, il y a une marque qui assume pleinement cette stratégie : IKEA. Oui, la marque de mobilier avait récemment lancé une campagne publicitaire basée entièrement sur l’avatar Imma, créé de toutes pièces pour l’occasion. Elle compte d’ailleurs plus de 350 000 abonnés sur Instagram.

Vers un monde toujours plus factice ? 

Avec ce phénomène, de nombreuses questions émergent. Quel avenir pour les véritables influenceurs, ceux qui sont en cher et en os ? Est-il possible de créer une charte éthique du marketing d’influence ? Comment informer les utilisateurs des derrières afin qu’ils puissent découvrir le contenu en toute connaissance de cause ? Comment protéger les plus fragiles ?